Rivages en mouvement

© Frédéric Larrey/Conservatoire du littoral, Le Bagnas

Le Littoral, un espace de transition

Le littoral est un espace où les domaines marins et terrestres cohabitent et s’influencent, une frontière plus ou moins nette, au sein de laquelle ils entrent en contact, formant la côte ou le rivage

Le trait de côte, une ligne fictive entre a mer et la terre

Sur les cartes, cette limite est matérialisée par une ligne, un trait fixe qui sépare ces espaces et leurs fonctionnements physiques, humains, écologiques et réglementaires : on le nomme trait de côte.

Le trait de côte, comment en déterminer la position?

Est-ce la limite immédiate tracée par la mer ? Celle d’une terre permanente, au-delà des plus hautes eaux, atteintes dans une année, dans une marée, dans une tempête ? Celle d’une mer toujours permanente, en deçà des plus basses eaux ? Et comment voir ces limites, ont-elles des traces, des marques dans le paysage ?

Le trait de côte, a été, est et sera toujours en
mouvement

La définition juridique du trait de côte reconnaît ce caractère mobile. Les cartes, au fil des époques, nous rappellent que les fluctuations journalières ou saisonnières du trait de côte ne sont qu’un aperçu des mobilités, bien plus larges, à une échelle historique.

© Frédéric Larrey/Conservatoire du littoral, Etang de Bages (Aude)
© Frédéric Larrey/Conservatoire du littoral, Ile aux Oiseaux (Gironde)

Le trait de côte, les limites hautes de la mer

Les traits de côte représentés sur les cartes sont, en pratique, les limites hautes de la mer.
Elles sont constatées par les laisses de mer les plus hautes, les limites de végétation, les digues,
les enrochements, les pieds de falaise ou de talus, ou calculées en prenant en compte des plus hautes mers astronomiques.

Le trait de côte, pas si fin que ça

Le trait de côte, malgré son nom, doit s’entendre comme une bande côtière, un ruban littoral, qui évolue en avançant vers la mer ou en reculant vers la terre sous
l’influence de paramètres multiples (vents et courants, sédiments, niveaux de l’eau). Dans l’idéal, il faudrait donc aussi dessiner l’épaisseur du trait pour se rappeler
de cette mobilité intrinsèque du littoral.


Le saviez vous ?

Colbert, dans sa Grande ordonnance de la Marine de 1681, définit le trait de côte : “Sera réputé bord et rivage de la mer tout ce qu’elle couvre et découvre pendant les nouvelles et pleines lunes, et jusqu’où le plus grand
lot de mars se peut étendre sur les grèves”.
Cette délimitation est toujours en vigueur et n’a été que légèrement précisée en 1973.