Des sédiments issus du passé

Placée sous l’angle des temps géologiques, la morphologie du littoral a connu des
variations très importantes, en particulier sous l’action des variations du niveau des
océans et de l’érosion des massifs montagneux.

L’effet des glaciations

La mobilisation de masses d’eau très importantes sous forme de glace
(glaciers et calotte polaire) pendant les périodes de refroidissement a eu
pour effet un abaissement considérable du niveau des océans. La fin de
la dernière période glaciaire s’est accompagnée d’une importante période
d’érosion des reliefs continentaux. La majorité des stocks de sédiments
actuellement présents sur les littoraux est héritée de cet épisode.

Carte des côtes européennes au cours de la dernière
glaciation (-18 000 ans) – © François DOLAMBI

© François DOLAMBI

La transgression flandrienne

Pendant des dizaines de milliers d’années, les sédiments se sont accumulés sur la plateforme continentale. La mer, en s’élevant d’environ 120 m à la fin du dernier
épisode glaciaire (il y a 18 000 ans) a remobilisé et mis en mouvement ces sédiments, les repoussant au fur et à mesure le long de la frange littorale, comblant les anses et les golfes pour donner au trait de côte l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui.


L’érosion, un phénomène
générateur de sédiments

L’érosion des falaises et des zones rocheuses du littoral est une source importante
de sédiments, de même que l’érosion du littoral sableux libère des sédiments qui alimentent d’autres portions du littoral. Les fleuves transportent également des quantités importantes de sédiments issus de l’érosion des bassins versants. Mais la fixation de leurs cours, la création de barrages, les prélèvements de sédiments dans les lits mineurs ont drastiquement réduits aujourd’hui leur transport sédimentaire.

Une problématique mondiale

Depuis la fin de la dernière période glaciaire et la remobilisation des stocks sédimentaires issus des plateaux continentaux, les apports nouveaux de sédiments ont extrêmement réduits. L’épuisement du stock sédimentaire constitue aujourd’hui la première cause d’érosion côtière ; aucune région dans le monde n’est épargnée.

Le saviez-vous ?

Certains épisodes de Sirocco (ce vent qui vient du Sahara) transportent des sédiments
qui se déposent sur toute l’Europe (les « pluies rouges » qui salissent votre parebrise de voiture), représentant jusqu’à 50 tonnes / km² soit deux semi-remorques.